Il n’ a jamais travaillé au haras de Lamballe. C’était pourtant son rêve de gamin. Petit, il a traîné pendant des heures dans les allées, à la suite de son père, Marcel qui était palefrenier.
Mais ils n’aimaient pas qu’on les appelle ‘palefreniers’. Ils préféraient qu’on dise ‘gardes’.
Pour Bernard Coupé pour, le haras de Lamballe et ses anecdotes n’ont aucun secret.
Une collection foisonnante
Bernard Coupé est tout jeune lorsque l’activité du haras commence à décliner.
J’avais 15 ou 16 ans et je me suis dit qu’il fallait que je sauve tout ce qui pouvait l’être pour que cette histoire ne se perde pas.
50 ans plus tard, il a cumulé des documents officiels, de vieilles photos, des outils de travail d’époque.
« C’est impressionnant quand c’est exposé ici, mais lorsque c’est bien rangé, chez moi, ça ne prend pas tant que ça de place ! » rigole-t-il.
Pourtant, les pièces qu’il expose jusqu’en novembre occupent plus de la moitié de l’écurie numéro 10 : une présentation unique qui raconte l’histoire du haras de Lamballe de 1783 à 1980, mais aussi 45 ans de recherche sur le cheval breton en 8 panneaux.
Reconstitution d’une station d’époque
La scène la plus marquante de l’exposition est sans doute la reconstitution à l’identique de la pièce de vie familiale d’une station des haras.
Du mois de février au mois de juillet, les gardes quittaient le haras de Lamballe et rejoignaient les 52 stations des Côtes du Nord et du Finistère Nord pour la reproduction.
Bernard sourit quand il replonge dans ses souvenirs.
« C’était quelque chose ! 350 étalons migraient du haras de Lamballe par le train. 120 palefreniers avec leur femme et leurs enfants déménageaient pour 5 mois. Lamballe se vidait de 600 personnes. Ça faisait du monde à l’époque ! »
Changement de vie pour la saison
Bernard l’a vécu : tout petit à la station de Broons, puis dans différentes stations du Finistère Nord.
On devait changer d’école, de maison : on partait avec nos meubles et nos affaires, même les poules et les lapins.
Dans la pièce de vie reconstituée, on retrouve le poêle à bois, la vaisselle d’époque, le berceau, le palefrenier avec le vêtement réglementaire et le tablier…
« Pour moi, c’était la fête ! Fallait voir comme on était accueilli. Quand la station de monte reprenait du service, ça réveillait le village. Le café du centre tournait bien. »
Des étalons royaux
Bernard garde un souvenir ému de cette partie de son enfance, et parle avec infiniment d’égard de la fonction du haras alors.
On arrivait avec des étalons royaux ! Et puis les gardes étaient en tenue, ça imposait le respect. Moi, j’aimais mieux être à la station qu’à l’école !
Le petit Bernard connaît les usages aussi bien que son père, il observe, boit les gestes et les paroles. « Je n’étais jamais aussi content que lorsque je dételais les juments des gars ! »
Un musée ?
On ressent tout cet amour du métier, de l’institution et des animaux au cours de l’exposition qu’il a installée gracieusement au haras jusqu’en novembre.
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Une exposition nécessaire, essentielle pour rappeler à tous les Lamballais et à tous ceux qui viennent au haras de Lamballe ce qu’il était avant et comment l’histoire de la ville s’est forgée autour de cette institution.
J’aimerais beaucoup qu’il y ait un musée au sein du haras.
Bernard Coupé espère. « J’ai ce qu’il faut pour l’alimenter… » Ça, c’est certain ! Des documents uniques, inédits… Allez-y, il vous racontera, vous en serez baba.
Exposition jusqu’en novembre, écurie n° 10, aux horaires d’ouverture du Haras national. Accès libre. Visites guidées par groupe sur demande au 02 96 50 06 98.
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