Tribunal civil et sous-préfecture
Au cours de la séance du conseil municipal du jeudi 21 février 1924, Edmond Garin, maire, lut un discours : « Vous avez tous appris qu’il est fortement question de supprimer le tribunal civil de Cambrai. Suppression qui entraînera celle de la sous-préfecture. Il est de notre devoir de nous élever contre ces suppressions. »
Et l’élu de faire plusieurs rappels : « Dans notre arrondissement, il faudrait plutôt créer une deuxième chambre au tribunal. En effet, ce dernier est classé, du point de vue du nombre d’affaires inscrites au rôle, parmi les meilleurs de France. À cet effet, en 1923, ledit tribunal a été saisi de 725 affaires civiles et il lui en reste 240 (de 1922) à juger. Dans le même temps, il a rendu 1582 jugements, émis 178 ordonnances de référé (en matière d’accidents du travail) et traité 625 affaires correctionnelles. […] Ces suppressions apporteraient un trouble dans l’organisme administratif et nuiraient aux intérêts des justiciables. En effet, le transfert à Douai du tribunal civil de Cambrai nécessiterait la création d’une nouvelle chambre et ferait augmenter les frais de transport des témoins, de la police et des prévenus. Sans oublier qu’une partie importante de la population de notre arrondissement n’a pas de communications faciles avec la ville de Douai ; de telles réformes n’apporteraient que des bénéfices dérisoires au Trésor Public, seraient excessives et gênantes pour les justiciables, causeraient un préjudice considérable à la ville qui est déjà si cruellement éprouvée par les faits de la guerre et que les commerçants seraient privés de revenus importants ; la reconstruction de la ville qui commençait à prendre son essor, serait totalement entravée et sa prospérité compromise. »
Deux protestations
Pour toutes ces raisons, « le conseil municipal de Cambrai, réuni en sa séance spéciale le 21 février 1924, proteste contre toute intention de supprimer le tribunal civil ou la sous-préfecture. Ce même conseil décide que cette protestation sera envoyée à tous les conseils municipaux de l’arrondissement pour leur demander de s’associer énergiquement. Il décide aussi que cette protestation sera adressée aux parlementaires du département , aux ministres des Régions libérées, des finances, de l’agriculture, du commerce, ainsi qu’au Président du Conseil et au Président de la République. »

Les membres du conseil donnèrent leur avis et, finalement, il fut admis qu’il y aurait deux protestations : l’une pour le tribunal et l’autre, pour la sous-préfecture. Chacune d’elle, confia le premier magistrat, « sera complétée par des informations et des chiffres officiels. C’est la commission des jurisconsultes qui les mettra au point. » Les deux projets de contestation furent approuvés à l’unanimité des membres du conseil.
Cette série a été réalisée avec l’aide de Clotilde Herbert du Labo – Cambrai et de Mikaël Bougenières des archives municipales de Cambrai.
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