Une image inédite, « historique » même. Le président Joe Biden a rejoint les membres du syndicat « United Auto Workers » sur leur piquet de grève, alors que ceux-ci manifestent depuis deux semaines contre les trois grands constructeurs automobiles américains, à savoir General Motors, Ford et Stellantis. « Un moment historique pour un président moderne qui survient au milieu d’une course à la réélection qui s’annonce tendue », souligne CNN.
Coiffé d’une casquette affichant le logo du syndicat des ouvriers automobiles (UAW), le démocrate s’est adressé aux grévistes avec un mégaphone, insistant sur les « sacrifices » réalisés pour sauver l’industrie lors de la crise 2008 et estimant qu’ils méritaient une « augmentation significative » de salaire, « ainsi que d’autres avantages ».
« Vous méritez ce que vous avez gagné »
« Le fait est que vous, les gars, l’UAW, vous avez sauvé l’industrie automobile à la fin des années 2000 et au début des années 2010. Aujourd’hui, les entreprises se sont rétablies et se portent désormais incroyablement bien. Vous devriez aussi vous en sortir incroyablement bien », a ainsi assuré le président américain.
Nous les avons sauvés, il est temps qu’ils se mobilisent pour nous.
Joe Biden face aux grévistes de l’UAW
Joe Biden a ensuite poursuivi en expliquant : « Mes amis, vous m’avez entendu dire à plusieurs reprises que ce n’est pas Wall Street qui a construit ce pays, c’est la classe moyenne qui a construit ce pays et les syndicats ont construit la classe moyenne. C’est un fait, alors continuons. Vous méritez ce que vous avez gagné, mais vous méritez bien plus que ce que vous êtes payés. »
L’économie américaine en danger
Joe Biden est le premier président américain en exercice à se rendre sur un piquet de grève et il était très attendu des syndicalistes de la UAW. Il faut dire que ce conflit social est un sujet de préoccupation majeur aux États-Unis actuellement : si la grève perdure, l’arrêt prolongé des usines automobiles américaines pourrait avoir des conséquences économiques majeures. Le président américain a toutefois refusé de s’impliquer dans les détails des négociations avec les constructeurs.
En se rendant dès ce mardi 26 septembre sur place, ce dernier grille surtout la vedette à son rival républicain, qui a prévu d’aller mercredi dans le même État courtiser les cols-bleus, sur lesquels il compte notamment fonder sa reconquête de la Maison Blanche. De quoi faire de cette grève déjà historique un sujet de bataille politique.
Donald Trump, qui avait annoncé son déplacement avant celui de Joe Biden, a d’ailleurs accusé le président démocrate de le copier. Et son conseiller Jason Miller a qualifié la visite de Joe Biden de « rien de plus qu’une pauvre séance photo ». Pour Joe Biden, l’enjeu est de prouver que c’est lui au contraire le président des classes laborieuses, défenseur des syndicats et artisan du renouveau industriel des États-Unis.
Pour rappel, Joe Biden a fait de son soutien aux syndicats une marque de fabrique de son mandat, et l’appui apporté par l’UAW à sa candidature en 2020 l’a aidé à faire basculer le Michigan en sa faveur, alors que l’État avait voté pour Donald Trump en 2016.
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