Sur le papier, Davy de Valk, un informaticien hollandais, enchaînait les missions courtes et les périodes de chômage. L’homme vivait en partie des prestations sociales, et ce père de famille de 41 ans ressemblant à des millions d’autres citoyens, il n’y avait aucune raison pour que la justice néerlandaise s’intéresse à lui.
Mais les choses ont vite changé lorsque la police locale a commencé à surveiller la plateforme de messagerie cryptée SkyECC. Pour rappel, cette application était utilisée par plusieurs gros réseaux criminels à travers le monde, dont certains groupes de narcotrafiquants.
Les grands ports européens infiltrés
Dans une enquête très fouillée, le réseau de journalistes d’investigation Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) s’est intéressé à la façon dont certains narcos se sont appuyés sur ce pirate informatique afin d’infiltrer les plus grands ports européens.
D’après nos confrères, ces groupes criminels doivent souvent corrompre de nombreux employés portuaires afin de faire circuler leurs marchandises. Mais grâce à la numérisation de la logistique des transports maritimes, ils ont trouvé de nouveaux moyens d’agir. Ils s’appuyaient donc sur les informations fournies par ce hacker et n’avaient ensuite besoin que d’un employé complice et un chauffeur de camion pour parvenir à leur but.
Ce qui surprend dans cette histoire, c’est à quel point il a été relativement simple de pénétrer sur les réseaux informatiques des ports de Rotterdam et d’Anvers. L’OCCRP affirme ainsi qu’il s’est introduit dans ce dernier grâce à un logiciel malveillant chargé sur une clé USB insérée par un employé de bureau soudoyé.
Le pirate facturait ses prestations plusieurs centaines de milliers d’euros, selon les conversations interceptées par les enquêteurs. Quant à ce piratage, il est relativisé par Ken Munro qui dirige une société de conseil en sécurité au Royaume-Uni.
Cité par les journalises, il explique : “Il s’agit d’un travail assez peu qualifié. C’est une attaque “bruyante” qui aurait généré de nombreuses alertes si les systèmes du port d’Anvers avaient été configurés pour détecter ces actions”.
L’informaticien a en tout cas tenté de se défendre en affirmant que ses activités étaient des recherches sous couverture pour développer un jeu vidéo sur le trafic de drogue, et qu’il n’a vendu que des données erronées aux réseaux criminels. Une version assez surprenante qui n’a pas convaincu le tribunal. Davy de Valk a été condamné à 10 ans de prison en 2022. On ignore s’il purge actuellement sa peine ou s’il a fait appel.
Pour connaître plus en détail cette histoire incroyable et lire l’enquête de l’OCCRP, il suffit de cliquer sur ce lien.
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