La ferme bretonne créée par la ville de Carhaix dans la vallée de l’Hyères met à l’honneur des races emblématiques du territoire : moutons d’Ouessant, chèvres des fossés, cheval breton, vache bretonne pie noir…. Mini-ferme mais maxi-bonheur pour les promeneurs, notamment les enfants, nombreux, en cette saison estivale, à défiler devant ces pensionnaires à quatre pattes pour se rendre au Parcours aventure. Des promeneurs qui peuvent désormais en apprendre plus sur les races bretonnes grâce à une nouvelle signalétique installée ce vendredi 23 juin 2023.
Ce projet de ferme bretonne a été lancé il y a plusieurs années, rappelle Bertrand Bergot, l’élu en charge du dossier. « Nous nous sommes rapprochés de la Fédération des races de Bretagne. Ce sont des gens passionnés qui ont été force de propositions dans le choix des animaux ». La Ville a ainsi choisi de prendre des bretonnes Pie noir, quatre vaches et un taureau, avec des premières naissances attendues en septembre.
Disparue au siècle dernier
Le choix de cette race ne doit rien au hasard car, elle n’est pas sans rappeler la Pie rouge de Carhaix, cette vache locale disparue dans les années 1960. « La Pie rouge de Carhaix est le point de départ du projet », confirme Bertrand Bergot. En partenariat avec la fédération des Races de Bretagne, et l’Université de Bretagne Occidentale (UBO), la Ville va lancer une recherche historique sur cet animal emblématique. L’objectif est de retracer son parcours au cours du XXe siècle, l’évolution des effectifs, les usages économiques de la race… Ce travail de recherche a été confié à Elza Julien, assistante ingénieure d’étude, présente ce vendredi à la vallée de l’Hyères, en compagnie de son directeur de recherche Nicolas Baron.
Coordinateur de Races de Bretagne, Maxime Bergonso indique qu’il existe aujourd’hui dans la région, « douze races locales (porc, chèvre, mouton, vache, abeilles), qui, elles aussi, ont failli disparaître au tournant des années 70 et 80 ».
Appel à témoignages
« Cette étude pourrait permettre de comprendre pourquoi la Pie rouge de Carhaix a disparu, comment se sont passés les croisements, pourquoi certains rameaux ont disparu. Ces informations pourraient être intéressantes pour notre connaissance de toutes les races », estime, pour sa part, Sophie Bégat, présidente du syndicat d’éleveurs de Froment du Léon, une des douze associations affiliées à Races de Bretagne.
Pour aider les historiens, les porteurs du projet appellent les habitants à transmettre en mairie « toute photographie, article de presse ou autres documents relatifs à la Pie rouge de Carhaix ». Ces documents * seront expertisés puis rendus à leurs propriétaires. Les personnes ayant été au contact de ces animaux dans le cadre de leur carrière professionnelle, sont invitées à laisser leurs coordonnées. « Le projet, indique Maxime Bergonso, se poursuivra pendant les deux prochaines années, notamment sous la forme d’une vulgarisation du travail mené par l’université de Brest pour que les habitants s’approprient l’histoire de leur vache ».
* Contact : Maxime Bergonso : m.bergonso@gie-elevages-bretagne.fr ou 06 85 70 56 83
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