Le syndrome du rappel, tous concernés

« J’ai soif / encore un câlin / j’ai mal à l’orteil / j’ai entendu du bruit / maman, je t’ai pas dit ce qu’on à fait à l’anniversaire de Louise ? / j’arrive pas à dormir / mon « noeil » veut pas se fermer / Tu fais quoi, papa ? »… On pourrait continuer des heures, à lister toutes les « excuses » plus ou moins farfelues trouvées par nos chères petites blondes au moment du coucher pour garder les parents près d’elles le plus longtemps possibles. C’est ce qu’on appelle le syndrome du rappel qui concerne les enfants dès l’âge de 2 jusqu’à environ 5 ou 6 ans, parfois plus, débordant d’imagination pour retarder au maximum l’heure du coucher. Rassurez-vous, on y passe à peu près tous.

Les conséquences du syndrome du rappel

On pourrait, a priori, trouver ça mignon, notre tout-petit qui réclame notre compagnie, drôle aussi parfois (« Tiens, il ne l’avait jamais sortie celle-là »). Sauf que, dans les faits et le contexte, le syndrome du rappel entraine souvent un coucher tardif pour l’enfant qui entraine, à terme, un manque de sommeil et des effets délétères sur la santé, et sous tension pour lui comme pour les parents. Après une (dure) journée de travail, tout bon parent mérite d’avoir du temps pour soi et pour son couple, et ce temps, on le prend généralement quand les enfants sont couchés mais surtout endormis (et non quand le film devant lequel on voulait se poser, initialement prévu à 21h10, touche à sa fin). puis, il faut bien l’avouer, après le 5, 12 ou 36ème rappel (cela varie selon notre résilience et état psychique du jour), notre patience, elle, est partie se coucher depuis un bon moment !

Que répondre aux différentes excuses de nos enfants qui ne veulent pas dormir ?

On a tout essayé, la douceur, la fermeté, toujours dans la bienveillance on a écouté notre enfant et nous sommes assurés qu’il ne souffre d’aucun maux, ni d’aucune maladie, qu’il est en sécurité, avec un réservoir affectif plus que rempli ! En somme, il n’a aucune excuse « valable » pour se se relever, et nous, à court d’idées et d’envies pour répondre à ses prétextes. Dans son nouvel ouvrage à paraitre au mois d’octobre 2023 aux éditions Leduc, Aude Becquart, auteure de la méthode « Chrono-dodo », gestalt-thérapeute du lien pour adulte, spécialiste du sommeil du bébé et de l’enfant, et coach parentale, guide notre inspiration en nous donnant des réponses toutes faites. Il ne suffit plus que pour vous de les apprendre par coeur et de les répéter jusqu’à ce que votre enfant s’en lasse (nous ne garantissons pas qu’il trouvera d’autres excuses pour vous rappeler, mais en attendant, gagnez du temps avec ces réponses-ci) :

Si votre enfant vous appelle prétextant : « j’ai mal au ventre » (ou toute autre partie du corps, cela marche aussi pour le lobe de l’oreille), intervenez très rapidement en disant par exemple : « Il est coquin, ton ventre, il n’avait pas mal tout à l’heure. Il nous dira demain s’il a encore mal. »

Pour « j’ai un secret à te dire », vous pouvez dire par exemple : « Oh, je me réjouis que tu aies un secret à me dire, le temps des secrets est passé, tu le gardes et tu me le diras demain. »

Pour « ramasse mon doudou ou remets ma couette », ne faites jamais à la place de votre enfant des choses qu’il sait faire seul. Vous pouvez alors dire : « Tu as su mettre ta couette au bout de ton lit, mon cœur, tu vas savoir la remettre, j’ai confiance en toi. Je reviens, si tu as besoin. »

Pour les demandes de verre d’eau : le dernier verre d’eau doit être bu au moment du brossage de dent (sauf en cas de chaleur extrême, ou de maladie), car « l’eau appelle l’eau ». Si votre enfant boit beaucoup d’eau la journée, il peut effectivement avoir besoin de boire le soir et la nuit et cela ne favorise en rien un bon sommeil.

Enfin, lors du rituel du coucher qui ne doit pas excéder 15-20 minutes maximum, demandez à votre enfant s’il a un secret à dire, s’il a mal quelque part, s’il veut faire un gros câlin, etc.