C’est une séquence politique qui pourrait faire entrer le sujet des objets volants non identifiés dans une nouvelle ère : cet après-midi, à la chambre des Représentants, une sous-commission de la Défense nationale accueille le lanceur d’alerte David Grusch ainsi que deux autres témoins, David Fravor, un ancien commandant de la Navy qui dit avoir observé des phénomènes aériens non-identifiés (PANs) lors d’une mission en 2004, et l’ancien pilote, lui-aussi de la Navy, Ryan Graves. Ce dernier explique avoir vu des PANs chaque jour pendant deux ans sur la côte atlantique des Etats-Unis où il était stationné.
Mais la star de cette audition demeure David Grusch. À 36 ans, il présente une carrière déjà bien remplie dans l’armée et les renseignements américains : ancien officier décoré en Afghanistan, Grusch a travaillé pour la National Geospatial-Intelligence Agency (NGA) et au National Reconnaissance Office (NRO). Il a été le représentant du NRO au sein du groupe de travail sur les phénomènes aériens non identifiés (PAN) de 2019 à 2021. De fin 2021 à juillet 2022, il a été le coresponsable de la NGA pour l’analyse des PAN et son représentant au sein du groupe de travail.
David Grusch © Copie d’écran YouTube/The Hill
David Grusch assure que les services de renseignement américains ont mis en place depuis des décennies des programmes secrets sur les ovnis et dissimulent des informations sur la nature très peu conventionnelle de ces objets. Et pas seulement des informations : ces services détiendraient des engins et même des corps d’origine non-humaine.
Considérant que ces éléments ont été dissimulés au Congrès, il a déposé une plainte légale et dénonce des pressions et des « représailles » consécutives à ses tentatives de lever le voile sur ces programmes secrets.
L’hypothèse d’une intelligence non humaine
Pour The Debrief, David Grusch est revenu plus en détail sur les objets récupérés par « le gouvernement, ses alliés et des sous-traitants de la Défense ». Selon lui, les analyses ont permis de déterminer, sur la base de la morphologie des véhicules, des tests de science des matériaux et de signatures radiologiques uniques que ces objets sont d’origine exotique, c’est à dire conçus par une intelligence non humaine, qu’elle soit d’origine extraterrestre ou inconnue. »
Et Grusch enfonce le clou : « Nous ne parlons pas d’origine ou de nature prosaïques. Le matériel récupéré comprend des véhicules intacts et partiellement intacts. »
Ces objets, précise-t-il, sont à l’origine d’une « guerre froide secrète » entre différents pays pour les récupérer et tenter d’en extraire, par rétro-ingénierie, des technologies novatrices susceptibles de fournir un avantage décisif en matière de défense.
David Grusch affirme que ces programmes sont toujours en cours et qu’il connaît les personnes qui y sont ou y ont été impliqués. De plus, certaines de ces personnes, dit-il, l’ont approché dans le cadre de ses fonctions officielles pour l’alerter : « Ces gens m’ont fait part de leurs préoccupations concernant une multitude d’actes répréhensibles, tels que des contrats illégaux en violation des Federal Acquisition Regulations (les règles qui encadrent les acquisitions de matériel par les différentes services gouvernementaux NDLR) et d’autres délits ainsi que la suppression d’informations dans une base de données industrielle et universitaire qualifiée. »
Ils pourraient nous transformer en briquettes de charbon de bois.
Le représentant républicain Tim Burchett
Tous ces éléments devraient constituer l’essentiel des déclarations tenues devant la commission de la Chambre des Représentants. Avec une différence de taille : cette fois David Grusch sera sous serment. Ce qu’il ne manque pas de rappeler dans sa déclaration de conclusion transmise au préalable à la Commission : « C’est le cœur lourd et l’esprit déterminé que je me tiens devant vous aujourd’hui, sous serment, après avoir pris la décision, sur la base des données que j’ai collectées et rapportées, de fournir ces informations à la commission. Je suis poussé dans cette tâche par la conviction d’exposer ce que je considère comme un grave problème de contrôle du Congrès et un abus potentiel des pouvoirs de l’exécutif. » (Le texte intégral de sa déclaration préliminaire et finale est traduit ici sur Twitter par @wouilisam, qui suit au plus près l’actualité ovni aux Etats-Unis)
A la tête de la commission, deux représentants républicains Tim Burchett et Anna Paulina Luna. Bien que les détracteurs de David Grusch lui reprochent de ne pas avancer de preuves concrètes, Tim Burchett semble prêter une oreille attentive à ses assertions. Le 13 juillet, l’élu du Tennessee, a confié dans le podcast Event Horizon, ses inquiétudes sur la question : « S’ils sont là et s’ils disposent de ce genre de technologie, ils pourraient nous transformer en briquettes de charbon de bois. Et s’ils peuvent voyager sur des années-lumière ou à la vitesse que nous avons observée, sans tenir compte de la physique telle que nous la connaissons, « voler » sous l’eau, ne pas laisser de trace thermique, ce genre de choses, alors nous sommes largement dépassés. »
L’audition est à écouter en direct sur YouTube à partir de 16 heures
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