Rencontres philosophiques d’Agen : « La suite de l’histoire va crucialement dépendre de nous

, Rencontres philosophiques d’Agen : « La suite de l’histoire va crucialement dépendre de nous

Dans l’un de ses derniers textes publiés, Michel Serres évoquait les figures de Pascal et Leibniz, les deux « inventeurs des algorithmes », pour rappeler que leurs travaux ont provoqué une bifurcation dans…

Dans l’un de ses derniers textes publiés, Michel Serres évoquait les figures de Pascal et Leibniz, les deux « inventeurs des algorithmes », pour rappeler que leurs travaux ont provoqué une bifurcation dans l’histoire des mathématiques : « Ils ont ouvert une nouvelle voie, qui a façonné un monde, le nôtre, dans lequel la pensée algorithmique l’emporte sur la pensée conceptuelle. Pour le meilleur et pour le pire (1). »

Cette dernière remarque prouve que son optimisme légendaire n’était nullement béat. D’abord enthousiasmé par les réseaux sociaux, Michel Serres a fini par percevoir qu’ils présentaient deux grands risques : celui de diffuser des « bobards » et celui de noyer les connaissances dans le flux des informations. Il avait également conscience qu’avec le surgissement de cette lame de fond qu’est le numérique, toute notre organisation cognitive allait être changée, jusqu’à la façon de penser, de réfléchir, de distribuer notre attention, d’apprendre, de pratiquer les sciences et de travailler. La suite de l’histoire, disait-il, va crucialement dépendre de nous, de ce que nous ferons, mais aussi de ce que nous ne ferons pas.

Allons-nous définitivement troquer ce qui nous fait réfléchir contre ce qui nous fait réagir ? Et, alors que déferlent le « big data » et l’intelligence artificielle, continuerons-nous d’honorer la pensée spéculative, de formuler des hypothèses, d’inventer des concepts ? D’aucuns avancent que, lorsque nous disposerons d’une quantité de données suffisante, les nombres, convenablement analysés par des logiciels performants, parleront mieux et diront davantage sur le monde que les théories scientifiques : les corrélations qu’ils dévoileront remplaceront les relations de causalité manifestées par les lois théoriques. La science serait-elle en passe de changer de visage ? Se pourrait-il que les algorithmes détrônent ainsi nos cerveaux ? Si ces menaces se précisaient, les laisserions-nous faire ? Voilà le type de questions qui passionnaient Michel Serres. Qui pourrait nier qu’elles sont aujourd’hui les nôtres ?

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