Nous assistons actuellement au réveil de poncifs qui consiste à conspuer toute référence à cette « France d’en bas », celle des terroirs et des clochers. On l’a vu avec des commentaires méprisants qui ont suivi la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de rugby se déroulant actuellement dans notre pays ou encore après la diffusion d’un documentaire engagé contre le parc à thème historique du Puy du Fou.
Cette polémique est emblématique de la propension de certains à se tirer une balle dans le pied. Le Puy du Fou est un mythe, un parc d’attractions plébiscité en France et en Europe par son audace créative, qui fait la fierté de la Vendée et de la région des Pays de la Loire. Créé en 1978 par Philippe de Villiers, la Cinéscénie, spectacle nocturne, a toujours fonctionné grâce au travail de centaines de bénévoles. Le Grand Parc, avec ses activités en journée, a accueilli cette saison 2,5 millions de visiteurs, ce qui en fait le deuxième parc français après Disneyland Paris.
Le tourisme des Pays de la Loire ne peut que se féliciter d’avoir un tel site sur son territoire.
Franck Louvrier
Le Puy du Fou est tout à la fois une incontestable réussite culturelle, sociale, touristique, économique et technologique contribuant au rayonnement international de la France.
Culturelle, car en proposant une Cinéscénie et des attractions sur des thèmes historiques, comme les Guerres de Vendée, l’Antiquité romaine, les invasions Viking ou même la Guerre 14/18, le parc réussit chaque année à attirer une foule de spectateurs de plus en plus nombreuse, qui apprend en se distrayant des chapitres, certes romancés, de notre Histoire de France.
Sociale, car la Cinéscénie, à l’origine de l’ensemble du parc, met en scène des centaines de Puyfolais, bénévoles volontaires, sur le site du château. Sur un territoire à l’origine difficile d’accès, le Puy du Fou a créé de l’animation et du lien social fort, pris en modèle par d’autres spectacles son et lumière.
Puy du Fou est aussi une entreprise qui génère un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros par an, hors Cinéscénie.
Touristique, car la réussite du parc signifie des visiteurs en nombre dont de plus en plus d’étrangers (10 % environ). La plupart en profite pour séjourner plus longtemps et pour visiter les alentours, voire la région. Le tourisme des Pays de la Loire ne peut que se féliciter d’avoir un tel site sur son territoire.
Economique, car au-delà des retombées touristiques évoquées, le parc d’attraction du Puy du Fou est aussi une entreprise qui génère un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros par an, hors Cinéscénie. Il permet de rappeler au passage que la Vendée n’a peut-être pas de grandes métropoles mais qu’il est un des plus riches départements de France grâce à la densité et la qualité de son tissu de PME-PMI. Une économie de terroirs, peut-être, mais où l’on travaille et où l’on réussit.
Technologique, et cela se sait peut, le Puy du Fou dispose d’un bureau d’études où est injecté une large partie des bénéfices. Il dépose chaque année des dizaines de brevets dans des domaines très variés, l’animation, les effets spéciaux, l’éclairage, la sonorisation, la robotique… sur lesquels s’intéressent les autres parcs d’attractions du monde entier ou encore les sociétés de production hollywoodiennes !
Le Puy du Fou jouit d’une notoriété certaine à l’international avec la réussite du spectacle près de Tolède en Espagne
Outre ce savoir-faire technologique typiquement français qui s’exporte remarquablement, de sa diversification dans le cinéma avec cette année le film « Vaincre ou mourir » ou son projet de train-croisière, le Puy du Fou jouit d’une notoriété certaine à l’international avec la réussite du spectacle près de Tolède en Espagne, ouvert en 2021 ou ceux aux Pays Bas, en Angleterre et bientôt en Chine et aux Etats-Unis.
Le succès n’est pas que l’apanage des grandes villes : c’est bien cette France des terroirs qui a contribué à faire de notre pays ce qu’il est aujourd’hui. D’ailleurs, ce n’est un hasard si nous assistons au phénomène d’exode urbain motivé par la recherche d’une certaine qualité de vie.
*Maire de La Baule-Escoublac, Vice-président de la Région des Pays de la Loire, Président du Comité régional du tourisme
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