Et si l’Occident se trompait sur son histoire ? Il serait une exception, une halte au milieu d’un tourbillon d’invasions d’immigration

Que se passe-t-il en Europe, et principalement dans les deux grands pays d’Europe, l’Allemagne et la France ? De surcroît, deux grands pays de la zone euro, et de l’Union des 27. Pourquoi une telle situation qui relève de l’incroyable surtout depuis l’affaire de Charlie-Hebdo, non seulement faut-il dire, et du mouvement islamophobe allemand Pegida, les « Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident » (en allemand, Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes) qui, né depuis la mi-octobre 2014, ont pris de l’ampleur. Aujourd’hui les émeutes en France qui ont presque provoqué une guerre civile ?

Le drame de Nanterre et les nuits d’extrêmes violences ont surpris le monde entier, en particulier les pays d’Europe. Il est évident que le chaos qui a suivi la mort du jeune Nahel Merzouk a mis en évidence le mal profond qui affecte la société française où une partie importante de la jeunesse à dominante d’origine issue des anciennes colonies a perdu tout repère et valeurs morales. La question est pourquoi cette situation ? Peut-on dire que les causes relèvent uniquement de l’éducation et la situation d’inégalité sociale, ou du contexte démographique plus favorable à la population d’immigration ?

La délinquance et la criminalité à tous les niveaux de la société française, que l’on cible concerne-t-elle qu’une partie de la France dite « installée » ou de l’autre partie de la France dite « périphérique », qui convergent tous deux sur la population de l’immigration ? Si elles sont des communautés typiques, par leur origine ethnique et religieuse dont on ne voit que l’image la plus désastreuse sont-ils pour autant coupables de leur situation de mal-aimés voire haïs ? 

Dans le journal le Figaro, on lit : « ENTRETIEN EXCLUSIF – Après les émeutes, « le pronostic vital du pays est engagé », affirme l’ancien directeur général de la DGSE au Figaro Magazine.

Pierre Brochand a été directeur général de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) de 2002 à 2008, ainsi qu’ambassadeur de France, notamment en Hongrie et en Israël. Sa parole est extrêmement rare dans les médias. En exclusivité pour Le Figaro Magazine, il livre son regard sur les émeutes, un moment charnière de notre histoire.

Selon lui, nous vivons la révolte contre l’État national français d’une partie significative de la jeunesse d’origine extra-européenne présente sur son territoire. Cette explosion est le résultat de décennies d’aveuglement et de propagande envers une immigration de peuplement dont on n’a jamais mesuré les conséquences. Il analyse le cocktail fatal que devait constituer la rencontre entre une société des individus fondée sur l’ouverture et la démocratie et l’arrivée de diasporas entières au bagage culturel totalement différent. Est-il trop tard ? » (1)

Il faut rappeler ce qui s’est passé en janvier 2015 avec l’attentat terroriste de Charlie Hebdo qui a transformé la capitale française en capitale mondiale de l’antiterrorisme. A l’époque, une marche historique sans précédent qui s’est déroulée le dimanche 11 janvier 2015 en hommage aux 17 victimes des trois attentats qui ont frappé la France en cette première semaine de la nouvelle année. Une cinquantaine de chefs d’Etats et de personnalité internationales de toute religion ont défilé au côté du président de la République et des responsables politiques français. Un rassemblement hors norme et des mesures de sécurité draconiennes mises en place. Qu’en est-il de cette mobilisation qui étonne à plus d’un titre, non pas parce qu’elle peut donner à penser qu’elle est démesurée, mais par la symbolique qu’elle véhicule ? « Ne Touchez pas à ma liberté d’expression ! », doit-on comprendre de cette formidable solidarité du peuple français et même d’Europe avec les journalistes assassinés de Charlie Hebdo.

Peut-on penser aussi que ce sont tous les peuples d’Europe qui sont d’accord avec cette liberté d’expression qui reste offensante envers les Musulmans ? N’y a-t-il pas un lien entre l’attentat terroriste de Charlie Hebdo perpétré par les frères Chérif et Saïd Kouachi, tous deux nés en France, et de nationalité française, et les émeutes de juin 2023. Bien sûr non sur la forme, mais sur le fond. Ce sont toujours les Musulmans qui causent ces explosions, surtout en France.

Il faut rappeler que cette fièvre de l’immigration n’est pas seulement qu’en France. Si on regarde ce qui s’est passé, en Allemagne, en 2015, avec le mouvement anti-Islam allemand un jour seulement après la marche historique à Paris. Comme l’écrit le magazine Le Point :

« Surfant sur les attentats de Paris, le mouvement anti-islam allemand a réuni plus de 25 000 manifestants lundi à Dresde, un record en ce douzième rassemblement, mais les contre-manifestants, appuyés par Angela Merkel, étaient plus de 100 000 à travers le pays. La chancelière allemande a annoncé lundi qu’elle serait présente au côté du président Joachim Gauck à une commémoration silencieuse des organisations musulmanes allemandes mardi soir à la porte de Brandebourg, au cœur de Berlin.

« L’islam appartient à l’Allemagne », a-t-elle insisté, réitérant des propos déjà tenus par les plus hauts dirigeants allemands dans le passé et invitant à éviter l’amalgame avec les islamistes. « Nous allons envoyer un signal très fort mardi pour la cohabitation paisible des différentes religions en Allemagne. Le président a fait savoir qu’il prononcerait un bref discours et je serai aussi présente en tant que chancelière », a-t-elle indiqué, devant la presse avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu, à Berlin.

« Non au multiculturalisme »

Beaucoup arboraient des pancartes en lien avec les attentats parisiens : « Vous ne pouvez pas tuer notre liberté » ou « Liberté de penser au lieu de la terreur salafiste ». Au milieu des drapeaux allemands flottaient des drapeaux français flanqués d’un tissu noir, et quelques « Je suis Charlie » surnageaient dans une mare de slogans variés, allant de « Islam = carcinome » à « Non au multiculturalisme » ou « Paix avec la Russie ! ».

Depuis octobre, le mouvement anti-islam Pegida (« Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident ») mobilise chaque lundi contre la religion musulmane et les demandeurs d’asile. Avec un succès croissant : 500 personnes pour le premier défilé le 20 octobre, 10 000 début décembre, 18 000 lundi dernier, et 25 000 ce lundi, chiffre record jusqu’ici. » (2)

 Au-delà des discours des uns et des autres, et cette cacophonie de voix et de prises de positions politiques, il y a véritablement une herméneutique de cette agressivité contre l’Islam qui se développe en Europe. D’autant plus que la foi des Musulmans dérange. Le problème est que la foi dans une croyance est donnée à tous les êtres humains ; celle-ci ne s’achète ni ne se transmet en héritage ; une foi est une « essence » donnée par l’« Essence suprême » et ne dépend que de ce qu’en fait l’homme dans le « croire ou de ne pas croire » à ce qui le relie à son Créateur.

 Aussi, prenons des faits qui souvent passent inaperçus ou sont mis au compte de l’inadvertance, ou encore mis sur le compte de la provocation, de la théorie du complot. La remarque que l’on pose ici a toute son importance. Les graves événements qui ont trait aux Musulmans et se sont produits en France, depuis environ un demi-siècle, ressortent-ils de faits divers ou sont des faits historiques aussi importants que le furent les événements qui ont changé le cours de l’histoire de l’Europe et du monde ?

Un attentat terroriste, une marche sans précédent, une explosion d’émeutes qui se poursuivent plusieurs nuits et classé dans les faits divers choquent. Le journal Le Monde écrit :

« En cinq nuits et autant de journées de violences, les victimes directes d’incendies, de dégradations ou de vols se comptent en milliers. Un bilan qui aurait dépassé celui des émeutes de 2005, qui avaient pourtant duré trois semaines. En près de deux décennies, le contexte et les modes opératoires ont changé.

Les violences commises en France n’ont désormais plus grand-chose à voir avec la mort du jeune Nahel M., tué par un policier à Nanterre, mardi 27 juin. Depuis vendredi 30 juin, les émeutes qui touchent des centaines de communes en France ont changé de nature, avec une intensité inédite, des niveaux de violence extrême, des pillages de commerces, des attaques contre des services publics, contre des fonctionnaires, contre des élus et, finalement, plusieurs milliers de victimes directes d’incendies, de violences, de dégradations ou de vols.

En cinq nuits et autant de journées de violences, le bilan a dépassé en gravité, de l’avis de plusieurs sources, celui des émeutes de l’automne 2005 qui avaient duré trois semaines.

Les chiffres ne donnent qu’un aperçu de ces très longues heures où des groupes d’émeutiers ont pris le contrôle de leurs quartiers – ce qui était déjà arrivé. Mais ils ont aussi attaqué des services publics ou des commerces dans les centres villes, provoquant la panique à Marseille, Lyon, Toulouse ou Strasbourg, parfois noyées sous les lacrymogènes, le bruit des explosions et l’odeur des incendies. La nuit, mais aussi en plein jour, malgré un dispositif policier considérable, avec plus de 40 000 fonctionnaires mobilisés, dont des unités comme celle des policiers du RAID ou des gendarmes du GIGN, et le recours à des blindés de la gendarmerie. » (3)

Que ce soit les émeutes en France en 2005, en Angleterre en 2011, les attentats de Charlie-Hebdo ou les émeutes de juin 2023, elles ne sont qu’une suite logique d’événements marquants la marche naturelle de l’immigration et son intégration désormais faisant partie de l’histoire de l’Europe. L’Europe n’est pas totalement prémunie à l’instar de ce qui se passe dans la suite macabre de conflits ethniques, de guerre, d’attentats terroristes perpétrés à travers le monde (Moyen-Orient, Asie centrale, Afrique) ; cependant beaucoup moins, et cela relève de cet accouchement aux forceps d’une nouvelle Europe dû précisément à l’immigration extra-européenne qu’elle n’a certes pas voulue mais imposée par les avatars de l’histoire. 

 Cette situation nouvelle de l’Europe, en particulier depuis le début du XXIe siècle, laisse non seulement songeur mais appelle à une vision politique, économique, culturelle, cultuelle et démographique de l’Europe qui tranche avec les visions passées. Le monde avance, il n’attend pas ; les générations de demain n’auront pas la même pensée d’aujourd’hui ; les visions fatalement changeront. L’Allemagne jadis ennemie héréditaire de la France est devenue son soutien principal aujourd’hui ; une partie importante des ex-pays colonisés, malgré les méfaits de la colonisation, sont devenus des alliés à l’Europe.

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 Qui aurait dit que l’Europe qui était dominatrice, rayonnante sur le monde, allait s’enfermer dans ses frontières ? Une Europe qui ne représente que 3% de la masse totale des superficies des terres émergées de notre planète Terre, de surcroît chargé d’un multiculturalisme fort. La première question que l’on peut poser ressort d’un ordre tout à fait naturel auquel les peuples d’Europe ne peuvent rien.

« Les Musulmans des ex-pays colonisés n’ont jamais demandé à venir en Europe si cela n’a été le fait des colonisateurs ». C’est l’Europe qui est venue au monde musulman et non les Musulmans sont venus en Europe. « C’est l’Europe qui a fait venir les centaines de milliers d’indigènes musulmans blancs ou noirs pour combattre l’Allemagne durant la Première et la Deuxième guerre mondiale. Ce sont les indigènes musulmans noirs et blancs qui ont aidé l’Europe à coloniser et à dominer le monde. »

 Peut-on en vouloir alors aux Musulmans s’ils se sont installés en Europe ? Une Europe décimée par deux guerres mondiales, avec plus de vingt millions d’hommes tués et « reconstruite en partie par les Musulmans qui ont combattu pour elle ». Et ces millions de Musulmans participent aujourd’hui à son économie, à sa production, à ses investissements, à sa consommation, et donc à sa croissance. Y compris en capitaux musulmans de pays musulmans qui viennent s’investir en Europe, notamment en France.

Si on en enlève à la France, par exemple, les Musulmans, elle passera aussitôt en déclin démographique. L’Allemagne qui compte aujourd’hui 81 millions d’êtres humains ne comptera que 71 millions en 2030 selon les projections démographiques de l’ONU. Et ce déclin démographique pourra-t-il être compensé par l’apport de la population turque vivant en Allemagne ? Non, l’ex chancelière allemande Angela Merkel a été trop loin, elle a légalisé la situation d’un million nouveaux émigrés (Africains, Arabes). Le journal Le monde écrit :

« Angela Merkel assume avoir agi « avec humanité » en ouvrant les frontières allemandes en 2015

Il y a cinq ans, la politique de la chancelière avait conduit à l’arrivée en Allemagne d’environ 1 million de demandeurs d’asile venus du Moyen-Orient en guerre par la route des Balkans.

Si c’était à refaire, elle recommencerait. Interrogée sur son choix alors controversé de ne pas fermer les frontières de l’Allemagne lors de la crise des réfugiés de l’été 2015, Angela Merkel a répondu, vendredi 28 août, qu’elle assumait totalement sa position, qui conduisit à l’arrivée en Allemagne d’environ 1 million de demandeurs d’asile venus du Moyen-Orient en guerre par la route des Balkans. « Je prendrais les mêmes décisions essentielles », a déclaré la chancelière allemande lors de sa traditionnelle conférence de presse de rentrée. « Quand tant de gens se massent aux frontières (…), il faut les traiter avec humanité », a-t-elle ajouté.

Cinq ans presque jour pour jour après avoir lancé, dans la même salle, son fameux « Wir schaffen das » (« Nous y arriverons »), formule par laquelle elle entendait marquer sa confiance dans la capacité de l’Allemagne à faire face au défi migratoire, Mme Merkel estime aujourd’hui qu’elle avait raison d’être alors optimiste. « Nous avons fait énormément de choses. (…) Quand on voit que des jeunes gens arrivés à l’époque ont aujourd’hui leur bac et entreprennent des études, c’est un signe de réussite incontestable », s’est-elle félicitée. » (4)

En réalité, c’était la situation démographique de l’Allemagne qui était et l’est encore en chute (dénatalité, vieillissement de la population) qui a dicté la décision l’ex-chancelière allemande d’accepter 1 million de demandeurs d’asile ; une décision pragmatique. Des hospices, des hôpitaux, le nettoyage des communes manquaient de bras pour leur fonctionnement normal.

 Ce que l’on ne voit d’ailleurs ni sur ce plan, ni sur le plan économique ; une perte de population et une diminution de la relève démographique agira très négativement sur les capitalisations des fonds de retraites, eu égard au vieillissement des populations européennes et à la faiblesse du taux de fécondité sans les Musulmans. Ce qui l’amènera à suivre la pente démographique de l’Allemagne.

« L’apport musulman donc, en tant que régénérateur démographique, est vital tant pour l’Allemagne, pour la France que pour l’Europe, en particulier de l’ouest. »

 Les reproches faits sur la présence des Musulmans aujourd’hui, comme l’a fait Jean-Marie Le Pen et bon nombre de politiques européens ne sont au final ni faux ni juste. Tout revient au processus historique, et l’Histoire en a décidé ainsi. L’Européen n’arrive pas à comprendre cette herméneutique de l’Histoire : « A toute chose une cause, que l’on le veuille ou non, que l’on taise ou non. »

 Si l’économie était resplendissante comme au temps des « Trente Glorieuses », le problème des émigrés musulmans n’aurait probablement pas joué. Le nombre d’émigrés nord-africains et noirs africains étaient même insuffisants pour l’économie française, faut-il le rappeler, il a été fait appel à l’émigration espagnole, italienne, surtout portugaise, dans les années 1960. Aujourd’hui, la situation économique s’est inversée, elle est plus difficile. Le chômage et la mal-vie sévissent, c’est pourquoi le vivre-ensemble est rendu difficile. Et s’opère le repli communautaire qui n’est que la conséquence du chômage, la mal-vie, avec tout ce qui s’ensuit : fuite dans la drogue, délinquance, absence de projets dans l’existence, donc une vie sans but entraînant tant de problèmes sociaux.

 Le repli communautaire n’est au fond pour les uns comme pour les autres qu’une fuite de la mal-vie et un besoin de recherche de sécurité. Et tout est relié surtout au problème économique qui est central pour toute société. A voir seulement la Grèce, l’Espagne. D’autre part, tout l’Occident décline, et c’est une réalité. D’autres pôles économiques ont émergé, et l’Occident s’enferme, croyant que c’est la solution, parce qu’il détient encore les grandes monnaies du monde. Le dollar américain et l’euro, deux grandes monnaies mondiales, qui permettent aux États-Unis et l’Europe de financer leurs déficits commerciaux avec les pays du reste du monde.

Avec la montée en puissance de la Chine, l’Inde, les BRICS, le dollar US et l’Euro continueront-ils à détenir 80% de la masse monétaire mondiale ? Ces 80% commencent à baisser ; lorsque les deux grandes monnaies occidentales ne détiendront que 30% voire moins, et la plupart des pays du monde du monde exigeront le yuan chinois, la roupie indienne, le rouble russe, le real brésilien, que seront les économies occidentales sur le plan mondial ? L’Europe qui s’est enfermée sera-t-elle une solution ? Comment financera-t-elle son économie, ses besoins en matières premières, et donc ses déficits commerciaux ? Bref en richesses venues de l’extérieur ? De la Chine ? De l’Afrique ? De l’Asie ?

Que pourrait-elle faire la Banque centrale européenne qui rayonne comme la Fed américaine aujourd’hui sur le monde ? Et dans quelques décennies encore.

 Faut-il rappeler le Japon qui était rayonnant dans les années 1970 et 1980, ne l’est plus depuis le début des années 1990 ; il est en stagnation économique durable. Comme l’Europe, il est lui aussi frappé par le vieillissement – c’est le pays le plus vieux du monde – et d’une baisse de fécondité qui devienne de plus en plus problématique, et même, selon certains observateurs, elle pourrait menacer son économie.

Quant aux États-Unis, ils n’arrêtent pas de tirer sur le dollar pour financer leurs déficits courants qui sont structurels et notoires dans le monde. Le reste du monde les finance. La question pour les États-Unis jusqu’à quand continueront-ils d’être financés par l’extérieur ? Et cela est valable pour l’Europe. Combien durera la prééminence du dollar et de l’euro sur les autres monnaies du monde ?

 Par ce constat, le rôle de « bouc émissaire » du Musulman dans le déclin économique qui touche l’Europe se comprend, comme l’islamophobie n’est aussi qu’une facette de cette culpabilisation du Musulman sur le déclin de l’Occident. Et on le pare pour se donner bonne conscience de « guerre de civilisation » ; on ne peut travestir la réalité, il y a là une fausse conscience européenne de la réalité. Comme dit un proverbe arabe : « On ne cache pas la lumière du soleil par un tamis », tout viendra un jour en surface.

 Pour conclure, et surtout sur l’essentiel, l’Homme européen, hindou, chinois, arabe ou africain, peut-il arrêter l’Histoire ? On sait que l’homme fait l’Histoire mais il n’est pas seul à la faire, il y a « les contingences qu’il ne commande pas ». Si l’homme faisait seul l’Histoire, le monde ne serait qu’oppression et souffrance. Comme furent l’esclavage et la colonisation par le passé.

 S’il y a les émeutes en France, et quoique que veulent faire croire ces mouvements anti-islam, cette islamophobie ambiante en Europe, de tout ce qui retourne relève essentiellement du chômage, de la mal-vie et de l’absence de perspectives pour la masse d’immigrés français…, et suivis d’une perte de repères identitaires liées à la nouvelle donne, la « mondialisation » n’épargne aucun monde.

Toutes ces frictions au sujet des Musulmans en Europe montrent peut-être là le sens d’une nouvelle marche de l’Europe ; « une marche où rien n’est donné, tout se mérite dans ce monde. » L’Europe doit se repenser avec ses pertes sur le plan politique, économique, démographique qui deviendront structurels comme l’est le Japon depuis trois décennies.

Au final, le Musulman comme d’ailleurs l’Africain est le plus proche dans les sociétés européennes d’autant plus que le pourtour européen au sud n’étant habité que par des peuples musulmans et africains. Force donc de dire que la forte présence de Musulmans relève d’une histoire logique des deux mondes chrétien et musulman, et ces mondes ont dépassé l’ère des croisades, ils vivent aujourd’hui côte à côte. C’est là le prodige de l’histoire. Jadis ennemis (croisades, colonisation), aujourd’hui tous deux vivent côte à côte sur le sol européen. Même s’ils sont tiraillés par leur appartenance à leurs ethnies, le remède au vivre-ensemble sera le temps et surtout l’économie.

D’autre part, toute terre appartient à Dieu ; s’il plaît à Dieu de changer les peuples par d’autres peuples, qu’on l’acceptera ou qu’on ne l’acceptera pas, cela dépasse les peuples. Par exemple, les États-Unis d’Amérique n’ont pas existé en Amérique du Nord ; ils n’ont existé que depuis 1776, et encore treize colonies britanniques, cela fait à peine 247 ans d’existence par rapport à aujourd’hui, on est en 2023.

Si la dénatalité va se poursuivre pour les blancs non-hispaniques, aux États-Unis, de même pour les asiatiques américains, et ce sont les noirs afro-américains dont le taux de fécondité est pratiquement constant, les blancs hispaniques dont le taux de fécondité est en croissance, dans cinquante ans, la situation démographique va être bouleversée, à l’horizon 2070. La population blanche non-hispanique sera minoritaire, alors que la population hispanique sera majoritaire, viendront ensuite, après les hispaniques, les noirs afro-américains, les blancs non-hispaniques et en dernier les Asiatiques.

Pour cause, comme l’écrit le quotidien suisse Le Temps : « Le nombre d’habitants se définissant comme « blancs » aux États-Unis a baissé pour la première fois, selon le dernier recensement de 2020, ont expliqué jeudi ses responsables. « Ces changements révèlent que la population américaine est bien plus multiraciale » que par le passé, a souligné un de ses responsables, Nicholas Jones, lors d’une présentation.

La population se définissant comme « blanche » uniquement a diminué de 8,6% entre 2010 et 2020, une première depuis les premiers relevés, en 1790. » (5)

La situation démographique aux États-Unis va forcément changer à l’horizon 2070. Et si ça change aux États-Unis, ça changera aussi en Europe, compte tenu du faible taux de fécondité et la dénatalité pour la population d’origine européenne et la forte fécondité de la population immigrée qui s’est « installée » en Europe, dont une partie importante est musulmane.

Et si l’Occident se trompait sur son histoire. Comme l’a expliqué le spécialiste des invasions germaniques Lucien Musset, dans son livre « Les invasions : les vagues germaniques », publié en 1965 : « notre optique traditionnelle considère la période des grandes « invasions » comme une parenthèse de troubles entre deux ères de stabilité normale : celle de l’Empire romain et la nôtre ». Et il ajoutait qu’il « serait plus sage d’adopter une attitude inverse et de tenir l’époque romaine pour une exception, une halte au milieu d’un tourbillon d’invasions »… 

Et si c’est le cas, l’Occident a envahi, il est aujourd’hui envahi, il serait aussi une exception, une halte au milieu d’un tourbillon d’invasions. L’immigration touche pratiquement tous les pays occidentaux : États-Unis, Europe, Canada, Australie… De plus en plus incontrôlée, l’immigration en Occident devient visible dans le monde entier.

Enfin, une dernière remarque, si l’Occident avait un indice de fécondité élevé, et un taux de natalité suffisant pour le renouvellement de la population, il n’y aurait pas eu de place pour les populations immigrées ; naturellement l’immigration n’aurait pas eu lieu ou aurait été très peu. En vérité, tout a commencé avec les deux guerres mondiales avec une hémorragie de morts d’hommes due aux conséquences de la guerre, suivie des formidables avancées dans l’industrialisation, dans les institutions, dans la démocratie en Occident. Ce qui a impacté négativement les mariages, les libéralisant jusqu’à promouvoir le « mariage pour tous ».

Cette situation sociopolitique et économique relève des conséquences des formidables avancées en Occident dans tous les domaines, provoquant une chute de la natalité et compensée par l’immigration, un processus en fait naturel. L’Occident certes a avancé sur tous les plans, mais il a un défaut dans la cuirasse, la chute démographique qui n’assure pas le renouvellement des populations d’origine européenne. C’est l’envers de la médaille pour les peuples avancés ; et les Occidentaux ne peuvent pas avoir tout ; il faut aussi pour les autres peuples d’être arrimés aux peuples riches ; un équilibre qui n’indique pas la fin, en fait ouverte à tous les possibles ; elle relève de la destinée du monde, où les humains sont menants et menés, ils ne commandent pas leur destin.

Medjdoub Hamed
Auteur, chercheur en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective

Note :

1. « Pierre Brochand (ex-DGSE) : « Si nous en sommes là, c’est à cause d’une immigration de peuplement massive » par le Figaro. Le 06/07/2023
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/pierre-brochand-ex-dgse-si-nous-en-sommes-la-c-est-a-cause-d-une-immigration-de-peuplement-massive-20230706

2. « 100 000 Allemands dans la rue contre les anti-islam de Pegida », par le magazine français le Point. Le 12/01/2015
https://www.lepoint.fr/monde/100-000-allemands-dans-la-rue-contre-les-anti-islam-de-pegida-12-01-2015-1895980_24.php

3 « Pillages, incendies, agressions : le bilan effarant des jours et des nuits d’émeutes en France », par le Journal Le Monde. Le 02 juillet 2023
https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/02/pillages-incendies-agressions-le-bilan-effarant-des-jours-et-des-nuits-d-emeutes-en-france_6180265_3224.html

4. « Angela Merkel assume avoir agi « avec humanité » en ouvrant les frontières allemandes en 2015 », par le journal Le Monde. Le 29 août 2020
https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/29/cinq-ans-apres-angela-merkel-se-rejouit-de-l-integration-des-refugies_6050288_3210.html

5. « Recensement : le nombre d’habitants blancs chute pour la première fois aux Etats-Unis », par le journal Le Temps. Le 12 août 2021
https://www.letemps.ch/monde/ameriques/recensement-nombre-dhabitants-blancs-chute-premiere-aux-etatsunis

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