Envie de mieux connaître les innombrables espèces d’animaux qui peuplent ce vaste monde ? Alors direction ce magnifique Musée d’histoire naturelle en Belgique, à quelques kilomètres de la frontière avec le Nord.
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Découvrez le musée d’Histoire naturelle de Tournai, à la frontière belge
C’est à Tournai que vous pouvez pénétrer dans cet ancien « cabinet de curiosités » fondé à l’instigation du député Barthélemy Dumortier, savant naturaliste, « bryologiste » réputé (spécialiste des mousses botaniques). Cela en 1828, grâce aux dons d’une centaine de riches mécènes-collectionneurs. C’est le plus ancien musée de ce type des ex-Pays-Bas. Pour rappel, les provinces belges et néerlandaises ayant été réunies en un seul État par le Congrès de Vienne (1815), la Belgique passa sous la direction du monarque hollandais (Guillaume Ier d’Orange-Nassau), c’est seulement en 1830 qu’elle devint un royaume indépendant.
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Plongée dans le XIXe
En 2024, ce muséum vénérable existe toujours, modernisé par des achats, des extensions, les apports récents de missions scientifiques (récemment en Antarctique) etc.
Vous le trouvez entre le parc Reine Astrid et la cour d’honneur de l’Hôtel de ville de Tournai, lequel est un vestige restauré de l’ancien palais abbatial des bénédictins de l’abbaye Saint-Martin. Sa superbe crypte médiévale a subsisté, et se visite gratuitement (actuellement, expo sur la porcelaine et l’orfèvrerie tournaisienne des XVIIe et XVIIIe siècles).
La longue galerie néo-classique du musée, terminée par la « Salle carrée des éléphants » (expo sur l’ivoire), fut l’œuvre de l’architecte Bruno Renard (1781-1861), fameux maître d’œuvre du Grand Hornu. Elle a conservé un charme délicieusement kitch, depuis son inauguration en 1839, érigée en lieu et place de la… brasserie des moines !
Les pas des visiteurs – parfois intimidés de se trouver nez à nez avec lions, guépards, girafes, yaks, morses d’une tonne, chameau, zèbre et dromadaire ! – résonnent sur le beau parquet entre les lambris peints, les hauts plafonds en berceau, à caissons vitrés, les « dioramas » (présentation des animaux naturalisés dans leur biotope artificiellement reconstitué), les pilastres cannelés, et les vitrines bondées de « sujets » aussi variés qu’étonnants.
Allez-y voir si vous ne me croyez pas !
Ne pas toucher les pelages, même si c’est tentant : les gardes vous expliquent qu’ils sont entretenus avec des produits insecticides dangereux. Toute cette cohorte animale, immobile à jamais, est issue d’une collection riche de milliers de spécimens provenant du monde entier, apparemment inquiétants mais… taxidermisés !
Araignée de mer géante, ornithorynque (à bec de canard et griffes aiguës) ; cœlacanthe et tiktaalik, « poisson à pattes » découvert en 2004, qui sont plus vieux poissons du monde (350 millions d’années ?) ; un souvenir du dodo (oiseau disparu du fait de l’homme dès le XVIIe). Une vitrine au milieu de la galerie raconte les stratégies amoureuses sophistiquées du « Jardiner satiné d’Australie » : séducteur hors pair ! Un hibou moyen-duc arbore sa posture d’intimidation juste à côté de l’impressionnant harfang des neiges. Prier de s’arrêter devant le tamanoir et le fourmilier qui vous rappelleront un célèbre épisode de Tintin. Ah ! voici le joli pangolin, que d’aucuns accusèrent de véhiculer le coronavirus !
Un papillonarium ?
Vous tournez à angle droit vers les salles consacrées à la minéralogie et la gemmologie. Vous arrivez à l’expo sur les animaux dans leurs relations à la lumière (les poissons luminescents…)
Puis vous poussez une porte et vous voilà dans un nouvel espace, ouvert il y a peu de temps : un jardin au milieu duquel trône un colossal tilleul multiséculaire, avec un « terrarium à tortues ». Au fond, une « serre à papillons » : là les enfants (même les collégiens dissipés !) restent silencieux, cherchant dans les verts feuillages ces « billets doux pliés cherchant des adresse de fleurs » (d’après Jules Renard).
Splendeurs de couleurs et de formes, dessins d’une délicatesse infinie, la palette des plus grands peintres réunis ne suffirait pas à approcher une telle somptuosité.
« Va prendre tes leçons. dans la nature, c’est la qu’est notre futur »,
Ensuite vous continuez le L du Musée et vous traversez le vivarium : ses aquariums et terrariums abritent une centaine d’espèces de reptiles (lézards, serpents…), insectes, arachnides, amphibiens, poissons, invertébrés dont certaines espèces menacées font partie d’un programme de sauvegarde auquel participe activement le Muséum de Tournai.
Le panneau sur le « serpent-roi », sorte de couleuvre mimétique qui, dépourvue de défense, se déguise en « serpent-corail », extrêmement venimeux.
Après avoir admiré un grand gecko se chauffant sous sa lampe, vous repartez en pensant à ne pas oublier de vous réabonner à « La Hulotte, le journal le plus lu dans les terriers », qui, écrit et dessiné depuis 1972 par Pierre Déom seul et sans pub, en est à son numéro 115, lequel traite de la « Nepticule dorée », un papillon extraordinaire, vivant dans les feuilles de ronce, donc à votre porte, mais minuscule !
Jean-Louis Pelon
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