Né dans le Loiret en 1954, le laboratoire Servier est devenu le second groupe pharmaceutique français. Retour en cinq dates sur cette success story entachée par l’affaire du Médiator.
Servier est le second groupe pharmaceutique français avec un chiffre d’affaires estimé à 4,9 milliards d’euros en 2021 / 2022 (loin derrière le géant Sanofi, dont le chiffre d’affaires avoisinait 43 milliards d’euros en 2022).
Servier a été créé en 1954 par Jacques Servier, docteur en médecine et en pharmacie. L’entreprise est devenue l’une des plus importantes firmes pharmaceutiques françaises et le premier laboratoire privé et indépendant.
La première unité de production voit le jour en 1956 à Fleury-les-Aubrais. Ensuite en 1973, l’usine village est construite à Gidy dans le Loiret au nord d’Orléans. Un site sur lequel un bâtiment, ressemblant à une église, surplombe les 64 hectares boisés de l’entreprise pharmaceutique. Depuis, plusieurs autres bâtiments se sont implantés à Gidy.
En 1986, Servier créé sa fondation internationale de recherche. En 1989, celui-ci compte 1 000 chercheurs.
En 1996, Servier créé Biogaran pour répondre au développement du marché des médicaments génériques. Selon leur site internet, l’entreprise délivre 290 millions de boîtes de médicaments par an. C’est à partir de 1999 que les pharmaciens sont autorisés à substituer un médicament princeps par son générique. Pour rappel, un médicament générique a le même principe actif que qu’un médicament princeps. La forme ou le goût du comprimé peuvent, par exemple, être modifiés. Aujourd’hui, Biogaran est devenu un des acteurs majeurs de ce marché.
En 2010, éclate l’affaire du Mediator. Ce médicament est soupçonné d’avoir causé la mort de 1500 à 2100 personnes en France. Initialement prescrit dans le traitement du diabète de type 2, associé à une surcharge pondérale, il était souvent utilisé comme coupe-faim. Le Mediator et ses génériques sont interdits à la vente depuis le 30 novembre 2009.
Le procès en appel de cette affaire qui s’est tenu du 9 janvier au 28 juin 2023 connaîtra son dénouement le 20 décembre prochain. En première Instance, en mars 2021, le groupe Servier avait été reconnu coupable de « tromperie aggravée » et « d’homicides et blessures involontaires » et condamné à une amende de 2,7 millions d’euros, mais relaxé des faits « d’escroquerie ».
Poursuivi dans le cadre de l’affaire du Mediator, le chef d’entreprise, Jacques Servier est décédé le 16 avril 2014 à 92 ans. En 2008, il s’était vu décerner la grand-croix de la légion d’honneur par Nicolas Sarkozy, alors président de la République.
Pour les 50 ans de « l’usine village », le groupe pharmaceutique a annoncé des investissements s’élevant à plus de 120 millions d’euros dans les cinq prochaines années. L’entreprise quittera même ses locaux historiques rue Eugène Vignat d’ici 2026. Après s’être longtemps consacré au cardiométabolisme et aux maladies veineuses, le groupe Servier se tourne désormais vers l’oncologie, l’étude des tumeurs cancéreuses.
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