De modeste bourg à puissante cité, l’histoire de Saint-Doulchard auscultée par le Bureau des guides de Bourges

« Du bourg viticole à la puissance industrielle ». Une conférence donnée ce jeudi par le Bureau des guides de Bourges retrace les mutations de Saint-Doulchard. Industrie, démographie, urbanisme : derrière ce récit, l’histoire contemporaine du pays.

« Le plus mauvais vin que l’on puisse imaginer ». Les mots figurent dans les cahiers de doléances de 1789 de Saint-Doulchard, rédigés pour les États généraux convoqués par Louis XIV. « Ce sont les habitants eux-mêmes qui parlent du vin de leur village… », sourit Tony Borselle. Ce cahier de doléances est l’une des sources sur lesquelles le doctorant en histoire contemporaine, jeune membre du Bureau des guides de Bourges, s’est appuyé dans ses recherches sur l’histoire de Saint-Doulchard. Une histoire « encore peu défrichée », souligne-t-il.

Avec sa conférence proposée ce jeudi à Bourges, « Saint-Doulchard, du bourg viticole à la puissance industrielle », c’est bien une pierre à la connaissance qu’il entend apporter. Retraçant les grands jalons d’une histoire singulière, celle d’un village devenu troisième ville du Cher en quelques décennies. « J’ai voulu remonter le plus loin qu’il m’était possible de le faire, jusqu’à l’origine du nom », souligne-t-il. L’origine, c’est Dulcardus, « moine qui serait venu en ermitage, censé avoir vécu au VIe siècle. J’insiste sur le “sensé”, car on ne connaît pas de Vie de Saint-Doulchard avant le XVe siècle », note le conférencier, précisant que « l’église, bâtie au XIIe siècle, serait élevé au-dessus de sa sépulture ».

Recomposition des paysages

, De modeste bourg à puissante cité, l’histoire de Saint-Doulchard auscultée par le Bureau des guides de Bourges

Archives du bourg de Saint Doulchard, photo Le Berry republicain

Si Tony Borselle dira quelques mots des périodes médiévale et moderne, notamment sur la présence de la vigne, le cœur du récit sera bien plus récent : le XXe siècle, et notamment l’après Seconde guerre mondiale, moment de profondes mutations et de recomposition des paysages. « Longtemps, Saint-Doulchard est restée articulée autour d’un bourg et de quelques lieux-dits et domaines, à l’instar de Varye, Veauce ou Ouzy, lieu de villégiature pour le petit séminaire de Bourges.

C’était les 19 et 20 juillet 1847 : le train est arrivé à Bourges avant la gare

Recevez par mail notre newsletter loisirs et retrouvez les idées de sorties et d’activités dans votre région.

S’il y a eu un petit élan en 1847 avec l’ouverture du chemin du Centre et la création d’un débarcadère provisoire – la gare de Bourges ne devait ouvrir qu’en 1851 – il a fallu attendre l’arrivée de Michelin pour que la commune connaisse un vrai boom. Le premier pneu est sorti en 1955 et très vite, l’usine a compté plus de mille emplois, atteignant 4.000 au début des années soixante-dix. À la fin des années soixante, Rosières, le fabricant d’appareils de cuisson, s’est installée, employant jusqu’à 1.500 personnes ».

Supermarché, mairie, collège, clinique…

, De modeste bourg à puissante cité, l’histoire de Saint-Doulchard auscultée par le Bureau des guides de Bourges

Archives du bourg de Saint Doulchard, photo Le Berry republicain

Entre 1954 et 1982, la population de Saint-Doulchard devenue puissant pôle industriel du Cher, passe de 2.600 à près de 8.000 habitants. « Il faut construire », avance Tony Borselle. Construire des HLM, comme aux Verdins, des pavillons, « vite privilégiés ». En plusieurs campagnes de construction, l’espace entre le bourg et Michelin voit les maisons individuelles fleurir, sans pour autant condamner la ville à devenir une cité-dortoir. Nouveau collège, nouvelles artères, nouvelle mairie, nouvelle piscine, château d’eau, clinique : de la fin des années soixante-dix aux années quatre-vingt à Saint-Doulchard, tout est nouveau. « Au mitan des années soixante-dix, Carrefour, actuel hypermarché Casino, s’installe au lieu-dit La Folie aux Doyens. 1982 voit arriver Leroy-Merlin. Très vite, l’avenue d’Orléans change de visage », relève Tony Borselle. Et de rappeler les mots du maire (1976 à 1993), Henri Debord, « reconnaissant dans un bulletin municipal que ce serait déraisonnable d’aller plus loin en termes d’étalement urbain ».

Décès de Daniel Bezard : les habitants de Saint-Doulchard rendent hommage à leur ancien maire

L’étalement urbain. La transformation d’un paysage sous l’effet de l’industrialisation et de la poussée démographique. L’évolution accélérée des habitudes de consommation, de déplacement, des manières dont on occupe l’espace : derrière l’exploration du cas de Saint-Doulchard depuis les « Trente glorieuses » jusqu’à la fin du siècle, une histoire de France et de ses mutations. Une histoire parfaitement contemporaine. 

Conférence

« Saint-Doulchard, du bourg viticole à la puissance industrielle », 11 janvier, 19 h 15, Maison des associations à Bourges. 4 euros (adhérents) /7 euros (non adhérents)

Valérie Mazerolle

Pour vous tenir informés, cet article autour du sujet « Rafraichissement et préservation de la mémoire », vous est fourni par souvenirdunjour.com. Cette chronique a été reproduite de la manière la plus complète qui soit. Vous pouvez écrire en utilisant les coordonnées inscrites sur le site web pour indiquer des détails sur ce contenu sur le thème « Rafraichissement et préservation de la mémoire ». La raison d’être de souvenirdunjour.com est de discuter autour de Rafraichissement et préservation de la mémoire dans la transparence en vous donnant la connaissance de tout ce qui est publié sur ce thème sur la toile Dans les prochaines heures notre équipe publiera d’autres infos autour du sujet « Rafraichissement et préservation de la mémoire ». Alors, visitez de manière régulière notre site.