Depuis la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions le 10 mai, le CIDH (Centre international d’initiation aux droits de l’Homme) propose une exposition qui permet de rappeler l’histoire complexe de l’esclavage et ses conséquences aujourd’hui.Pour permettre un débat plus large avec le public et enrichir la réflexion, Erick Cakpo, historien et adjoint à la culture de Sélestat, interviendra lors d’un café-histoire, ce samedi 10 juin.Plus de 15 millionsde victimesIl rappelle l’importance de cette histoire : « Selon les Nations unies, pendant plus de 400 ans, plus de 15 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été victimes de la traite transatlantique des esclaves. Cette histoire qu’on aurait tendance à reléguer au passé, reste un fait d’actualité dans la mesure où les conséquences de cette traite résonnent aujourd’hui dans la peau et dans la mémoire des millions de descendants de personnes esclavisées. La déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 notait dans son article 4 : Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude : l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes ». Soixante-quinze ans après, où en est-on ? Pourquoi est-ce un sujet peu abordé dans l’éducation, la société aujourd’hui ?Un sujet difficileà aborder« Si la traite transatlantique (ce qu’on appelle communément « esclavage ») reste un sujet difficile à aborder aujourd’hui », poursuit Erik Cakpo, « c’est d’abord parce qu’elle fait partie de l’histoire douloureuse du monde (trois continents étaient concernés par la traite). Mais c’est surtout parce qu’elle pose de véritables questions de responsabilité, de reconnaissance, de justice, de préjudices, de dignité, etc. Ce sont ces mêmes questions qui rendent difficiles les demandes de réparations auxquelles nous assistons ces dernières années. Si le sujet des réparations est complexe parce qu’il requiert des enjeux politiques, juridiques, financiers, qui constituent des points d’achoppement, sur le plan moral et mémoriel, nous assistons à des avancées, si mineures soient-elles. »Café-histoire, samedi 10 juin à 16 h au CIDH, place du Marché-aux-Choux. Entrée gratuite.
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