Le temps d’une matinée, le réfectoire de l’Institution Saint-Joseph, à Châteaubriant (Loire-Atlantique), s’est transformé en cour d’assises.
Ce mercredi 17 avril 2024, les élèves de terminale en option droit ont participé à la reconstitution du procès d’Omar Raddad, jugé en 1994 pour le meurtre de Ghislaine Marchal.
Un procès joué devant les autres classes de terminale de l’établissement.
@eclaireurchateaubriant Ce mercredi 17 avril 2024, des élèves de terminale à l’Institution Saint-Joseph de Châteaubriant ont participé à une reconstitution du procès d’Omar Raddad.
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« Une expérience enrichissante »
Installés sur une tribune, les jurés dominent le public. Une barre leur fait face. Témoins, avocats et experts y défilent tout au long du procès.
Munis de leurs notes, les avocats de la défense et des parties civiles interrogent et exposent leurs arguments.
« Ils ont tout fait. J’ai juste été le chef d’orchestre pour veiller à ce qu’ils respectent les règles d’un procès aux assises », explique Marie Antoine, professeure en droit et grands enjeux du monde contemporain .
Tout au long de l’année, les lycéens ont respecté leurs rôles en constituant notamment des rapports d’enquête ou une expertise médico-légale. Les avocats ont rédigé et livré leurs plaidoiries à la barre.
« C’était une expérience enrichissante pour nous, le procès a matérialisé tout notre travail », confie Gabriel, interprétant l’avocat des parties civiles.
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Un exercice oral
« Oui je m’adresse à vous monsieur Raddad. Les preuves sont accablantes! », s’indigne Gabriel en s’adressant à l’un de ses camarades, jouant Omar Raddad.
Intonation, posture, gestuelle, les lycéens se sont impliqués au cours de l’exercice. « J’ai été très enjoué de participer à ce procès », explique Louison, l’avocat de la défense.
C’était un exercice oral stressant au début puis l’adrénaline est redescendue au fur et à mesure.
« Cette option permet d’avoir une expérience concrète dans le métier », ajoute Kévin, avocat général lors du procès.
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« Non coupable »
Après les plaidoiries des avocats, les neuf jurés (tirés au sort) se sont retirés dans une salle annexe pour prendre une décision.
Cinq jurés ont déclaré Omar Raddad « non coupable ». À l’issue de la reconstitution, le jardinier a été innocenté par les lycéens.
Pour rappel, Omar Raddad avait été condamné en 1994 à 18 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa patronne Ghislaine Marchal. En 1996, Jacques Chirac avait prononcé une grâce partielle, réduisant sa peine de quatre ans et huit mois.
À l’Institution Saint-Joseph, le public du jour est assez partagé pour le verdict, même si une légère majorité déclare Omar Raddad « non coupable ».
Après le procès, un temps d’échange s’installe entre les spectateurs et les acteurs de la reconstitution. « Ce procès permet d’évoquer des sujets de société comme le racisme », explique Marie Antoine à l’auditoire.
Pour les acteurs du jour, la reconstitution a conforté des vocations comme celle de Louison. « Je veux être avocat. »
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