Douze ans après la mise en service de l’aéroport de Satolas, naît en 1987 l’idée d’y adjoindre une gare ferroviaire, sous l’impulsion de Charles Béraudier, alors président du conseil régional de Rhône-Alpes. L’ambition de ce projet est d’ouvrir Lyon à l’Europe, en créant une véritable plateforme « multimodale » mêlant chemin de fer, aviation et réseau autoroutier, à seulement 20 kilomètres du centre-ville de Lyon.
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Pour réaliser cette gare, nommée à l’époque Satolas-TGV, la Région fait appel à l’architecte espagnol Santiago Calatrava Valls, qui imagine une œuvre tout de béton blanc et d’acier noir et dont la forme générale évoque celle d’un oiseau prenant son envol, métaphore du voyage. On retrouve notamment cette forme dans plusieurs de ses créations à travers le monde, comme dans l’Oculus, la gare du World Trade Center à New York, dont la silhouette fait penser à un papillon les ailes ouvertes.
Une gare « oiseau »
Construite sur trois niveaux, cette gare « oiseau » de 5 600 m2 culmine à 40 mètres de haut. Telle une cathédrale dédiée au voyage, où touristes, hommes et femmes d’affaires se croisent dans les escaliers, les escalators et sur les promenades pour rejoindre quais et terminaux. Un bal qui n’est pas sans rappeler celui qui se déroule au sous-sol entre les trains à grande vitesse sur les cinq voies de chemin de fer.
Cinq ? Si les voyageurs ne peuvent en voir que trois, c’est parce que deux d’entre elles sont invisibles aux regards. Elles sont dans le « tube 300 », dans lequel les TGV « fantômes », insoupçonnables, passent sans s’arrêter.
Après sept ans de travaux, la gare de Satolas-TGV est inaugurée le 28 juin 1994, en présence du Premier ministre de l’époque, Édouard Balladur. Elle sera renommée gare de Lyon-Saint-Exupéry TGV en 2000, au moment du changement de nom de l’aéroport, en hommage au célèbre aviateur lyonnais.
Et c’est à l’initiative de trois sculpteurs lyonnais que l’aéroport accueille en 2017 une statue de bronze d’Antoine de Saint-Exupéry. Installé face à la gare « oiseau », l’auteur du Petit Prince, souriant, regard levé vers le ciel, un petit lion à ses pieds, semble poétiquement inviter les futurs passagers à prendre leur envol.
Anouk Vassé
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