Vidéos. Il y a 20 ans, la fermeture de la dernière mine de charbon en Moselle : huit siècles d’histoire de cette énergie fossile en France


Des mineurs remontent, le 2 avril 2004 à Creutzwald, d’une galerie de la mine de la Houve, quelques jours avant la fermeture de la mine.
Des mineurs remontent, le 2 avril 2004 à Creutzwald, d’une galerie de la mine de la Houve, quelques jours avant la fermeture de la mine.

AFP

Le 23, 24 et 25 avril 2004, des festivités sont organisées : « Les Enfants du charbon » un spectacle racontant la vie des mineurs, mais aussi des expositions, un film 3D ou encore des descentes touristiques à 500 mètres sous terre, se déroulent sur le week-end. Fin 2007, l’entreprise « Charbonnages de France » ferme à son tour. Les unités encore rentables (cokerie, centrales thermiques) sont cédées et l’activité de l’entreprise se réduit à la sécurisation et la dépollution des sites. Par la suite, l’État récupère la dette (5,9 milliards d’euros), les salaires (jusqu’en 2020) et les prestations (logement, chauffage) versés aux mineurs et leurs familles jusqu’en 2050.

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La grande histoire minière

Les mines de charbon et la France ont un long et lourd passé. Dès le Moyen-Âge, vers 1230, les moines de l’abbaye de Cendras exploitent le charbon des mines des Cévennes. Plus tard, le roi Henri IV crée « Grande maîtrise des mines et minières de France » en 1601. À l’époque, cette institution est la seule à pouvoir autoriser les ouvertures de mines dans le royaume de France. Malgré une exploitation minière vieille de plusieurs centaines d’années, c’est au XVIIe siècle que l’utilisation du charbon, aussi appelé « Houille », se développe réellement. Ce « boum » permet en autre la révolution industrielle et explose réellement durant la seconde moitié du XIXe siècle. Le charbon est un sujet national qui façonne le paysage de 880 communes françaises situées dans 18 départements, pourtant, une région domine le marché : le Nord-Pas-de-Calais. Parmi les dix plus puissantes compagnies minières du pays, huit sont établies dans la région des Hauts-de-France et extraient les trois-quarts de la production nationale.

La fosse no 4 des mines de Lens à Lens détruite à la fin de la Première Guerre mondiale.
La fosse no 4 des mines de Lens à Lens détruite à la fin de la Première Guerre mondiale.

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Au cours du XXe siècle, l’extraction de cette énergie fossile devient de plus en plus difficile : les dégâts engendrés par la Première Guerre mondiale mènent à une crise de production, intensifiée par la baisse des effectifs. À la suite de la Seconde Guerre mondiale, l’ensemble des bassins houillers est nationalisé créant l’établissement public du « Charbonnage de France ». Malgré de nombreuses actions mises en place pour sauver l’industrie, la fermeture progressive des puits devient obligatoire dès le début des années 1960. Entre 1981 et 1983, le pays tente un dernier et coûteux plan de relance qui se conclut en 1994 par un pacte charbonnier entre l’État et les organisations syndicales, prévoyant la fermeture des puits pour 2005.

Les Landes et le charbon

Notre Sud-Ouest est loin d’être connu pour ses mines de charbon. Quand on évoque notre région, on pense plus facilement aux vignobles bordelais, aux châteaux de Dordogne ou encore aux plages de la Côte basque. Pourtant, un de nos départements a bel et bien été un acteur de l’industrie charbonnière… Les Landes.

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Célèbre pour ses forêts de pins, ses plages sauvages ou ses fameux canards, le département landais renferme également de riches ressources fossiles autour d’Arjuzanx, plus exactement le lignite, une roche intermédiaire entre la tourbe et la houille. afin d’exploiter cette ressource, une centrale thermique est construite à la fin des années 1950 par EDF et est en activité jusqu’au 26 février 1992. Comme les autres sites français, l’activité devient de moins en moins rentable et la fermeture reste la seule solution envisageable.

Le site de la réserve naturelle d’Arjuzanx.
Le site de la réserve naturelle d’Arjuzanx.

Syndicat mixte de gestion des milieux naturels

Cette fermeture tombe comme un coup de massue pour les ouvriers de la centrale mais a un goût de renouveau pour la biodiversité environnante. Quelque temps après la fermeture, un projet de réserve naturelle voit le jour et balaie le passé polluant de la centrale. Le 3 août 2022, le site est classé en Réserve nationale naturelle par un décret ministériel, signé par la secrétaire d’État chargée de l’écologie (ancienne députée de la Gironde), Bérangère Couillard.

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Le retour de cette énergie polluante ?


La centrale au charbon Émile-Huchet à Saint-Avold en Moselle.

La centrale au charbon Émile-Huchet à Saint-Avold en Moselle.

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